13 Février 2012
Le G.E.S. - Groupe d’Etudes sur Les SexismeS
Bron, le 16 décembre 2011
Madame, Monsieur le candidat à l’élection présidentielle,
Notre association, plus spécialement soucieuse des problèmes de discrimination, a élaboré, en vue de l’élection, un questionnaire que nous nous permettons de vous soumettre.
Nous vous remercions de nous le retourner au plus tôt, afin que nous puissions informer nos adhérents et sympathisants de vos positionnements.
Dans l’attente de vous lire, nous vous prions d’agréer, monsieur, nos sentiments respectueux.
Le président, Patrick Guillot
QUESTIONNAIRE DU GROUPE D’ETUDES SUR LES SEXISMES (GES)
1. SERVICE DU DROIT DES FEMMES ET DE L’EGALITE (SDFE) |
Depuis 2000, le Service pour les droits des femmes et de l’égalité (SDFE) est le principal organisme public qui apporte sa contribution à différents ministères, en matière de lutte contre les discriminations sexuées, les stéréotypes sexués, les violences, etc. Or, comme l’indique son intitulé, son champ de travail est limité aux problèmes rencontrés par les femmes, ce qui, à notre époque, est à la fois désuet et discriminatoire.
Etes-vous favorable, soit à la création de nouveaux organismes spécialisés dans les problèmes rencontrés par les hommes ; soit à l’extension du champ de travail du SDFE aux problèmes rencontrés par les hommes, ce qui impliquerait de modifier son intitulé ?
2. CAMPAGNES ET LOIS CONTRE LES VIOLENCES DOMESTIQUES
Depuis des années, toutes les campagnes de prévention des violences domestiques prennent en compte exclusivement les victimes de sexe féminin. Ainsi, en 2010, la Grande cause nationale était consacrée à La lutte contre les violences contre les femmes ; en 2011 le Ministère des Solidarités a lancé un Plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes. De même la Loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples et aux incidences de ces dernières sur les enfants du 9 juillet 2010 comporte plusieurs articles (par exemple le 24 et le 29) réservant certaines mesures préventives aux femmes. Ceci est évidemment contraire au principe d’égalité des droits entre tous les citoyens.
Pouvez-vous vous engager à ce qu’à l’avenir les campagnes et les lois concernant les violences domestiques soient rigoureusement désexuées, c’est-à-dire qu’elles s’appliquent à toutes les personnes victimes indépendamment de leur sexe ?
3. RESIDENCE ALTERNEE
Dans les situations de séparation et de divorce, le mode de garde des enfants dit de « résidence alternée », instauré en 2002, est le seul qui assure à ceux-ci un temps de vie égal avec leurs deux parents. De nombreux pères en font la demande. Pourtant, peu de juges aux affaires familiales leur donnent satisfaction, en général du fait de l’opposition de la mère. Nous considérons qu’il n’est pas normal que l’intérêt de l’enfant soit sacrifié au désir d’appropriation de l’un des parents.
Etes-vous favorable à une modification de la loi, de telle sorte que la résidence alternée soit définie comme le mode de garde par défaut, et donc que sa possibilité soit examinée prioritairement par rapport à celle des autres modes de garde ?
4. CONGE PATERNITE
De nombreux pères souhaitent s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants, et ce dès leur plus jeune âge. L’actuel congé de paternité leur accorde onze jours, lesquels s’ajoutent aux trois jours du « congé de naissance ». Cette durée n’a pas été augmentée depuis dix ans et se situe nettement en-dessous de celle pratiquée dans d’autres pays européens.
Etes-vous favorable à un allongement du congé paternité, et si c’est le cas dans quelles proportions ?
5. FAUSSES ACCUSATIONS D’ABUS SEXUELS
Le développement de la lutte contre tous les types d’abus sexuels est une grande avancée des vingt dernières années. Malheureusement, un autre type de violence s’est parallèlement développé, qui consiste à accuser faussement des personnes d’avoir commis ces mêmes abus. Les fausses accusations prospèrent dans divers contextes (divorces conflictuels, Education nationale) et peuvent avoir de nombreuses motivations (discrédit jeté sur le conjoint, vengeance d’élève, pathologies diverses). Elles ont des conséquences dramatiques pour les accusés, alors que les accusateurs restent généralement impunis. La Justice gère difficilement ce genre d’affaires qui se résume à une parole contre une autre. De son propre aveu, elle a commis un certain nombre d’erreurs (affaire d’Outreau) et, malgré les réformes engagées à la suite de celle-ci, est toujours confrontée à des dysfonctionnements (affaires Madeira, Secher, Iacono, etc.).
Etes-vous favorable à une réforme du fonctionnement policier et judiciaire de manière à ce que soient mieux détectées et sanctionnées les fausses accusations d’abus sexuel ?
Le site du GES : link
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