Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Homme Culture & Identité

L' identité masculine mise en questions / Le genre et l'égalité entre les sexes / Blog animé par Alexis Aguettant

Les pères divorcés ont la parole - par Bruno DECORET

 

 

Les pères, des parents de deuxième qualité ?

Par Bruno DECORET


Peu d'études sont consacrées aux pères divorcés, si ce n'est pour noter les conséquences dramatiques de leur absence, souvent présentée comme un abandon, ou pour souligner leur carence de paiement de pension alimentaire. En dehors de tout esprit partisan et de toute orientation idéologique, essayons de présenter leur problématique. 


Le divorce est, depuis qu'il existe, plutôt sur initiative féminine. Actuellement, les divorces sont demandés par les femmes dans plus de 70 % des cas ; bien qu'il n'y ait pas de chiffres précis, on est conduit à penser que la proportion est du même ordre pour les couples non mariés. Dans 85 % des cas, les enfants continuent à résider principalement chez leur mère. Il y a donc une importante population de pères de famille qui se retrouvent séparés de leurs enfants (ou ne les voient que peu) sans l'avoir souhaité. Le lien père-enfant s'avère ainsi être le lien le plus fragile de la famille. Les pères ne vivant pas principalement avec leurs enfants ont fréquemment des difficultés pour les voir, difficultés matérielles, ou personnelles, ou entraves mises par la mère. Près de la moitié ne les voient plus ou presque plus (ce pourcentage est identique pour les mères dans le même cas).


Depuis plus de quinze ans, j'étudie les pères séparés, les vrais en chair et en os, pas ceux des statistiques ou des dossiers juridiques. S'il existe une grande variété de cas, on retrouve des points communs : l'attachement affectif réaffirmé à leurs enfants, la persistance de leur devoir paternel indépendamment de la séparation d'avec la mère, les difficultés d'assurer complètement leur paternité, le sentiment d'être considérés comme des parents de deuxième qualité. S'ils ont sincèrement souhaité rester "parent principal" ils se sont vus souvent éconduits, sous l'argument contestable que l'enfant a surtout besoin de sa mère. S'ils ont accepté, ou demandé d'être le "parent secondaire", cette position est assimilée à un abandon. S'ils font partie des rares "parents principaux", ils vivent dans la crainte de la remise en cause de leur éducation.


La mise à l'écart des pères au moment des divorces est un réel problème dont les conséquences peuvent être dramatiques, pour eux et pour leurs enfants. S'ils en portent une part de la responsabilité, ils ne sont pas, loin de là, les seuls. Il y a urgence à se pencher sérieusement sur ce phénomène, dans l'intérêt de l'équilibre des familles et, en premier lieu, des enfants.


Bruno Décoret 
Article paru de le n° de FAMILLES de FRANCE de mars 1999 

Pour en savoir plus, achetez le livre de Bruno DECORET  "Pères séparés, pères tout de même" (Ed. Anthropos - 1997 - 135 F). (livre disponible sur librairies en ligne)

Autre ouvrage du même auteur : Les pères dépossédés (Desclées de Brouwer - 1988).


Source : Union des Familles en Europe - link

Sur recommandation d'un lecteur attentif, précisons que l'Union des Familles en Europe (UFE) a pris le relai de Familles de France comme meilleure association familiale "classique" qui s'intéresse par humanisme aux maternités et paternités après-divorce ainsi qu'aux risques et dommages encourus par ces enfants. Il s'agit bien de la part de UFE d'une démarche d'empathie rationaliste excluant toute passion spiritualiste non plus qu'idéologique encore moins sexiste. (Merci à H. G.)
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
H
Il conviendrait, et c'est une remarque générale, de citer<br /> l'origine documentaire en l'espèce l'URL<br /> http://www.uniondesfamilles.org/peres_divorces.htm<br /> et de préciser que l'Union des Familles en Europe (UFE) a pris le relai de Familles de France comme meilleure association familiale "classique" qui s'intéresse par humanisme aux maternités et<br /> paternités après-divorce ainsi qu'aux risques et dommages encourus par ces enfants.<br /> Il s'agit bien de la part de UFE d'une démarche d'empathie<br /> rationaliste excluant toute passion spiritualiste non plus qu'idéologique encore moins sexiste.
Répondre
H
Il conviendrait, et c'est une remarque générale, de fournir l'origine documentaire en l'espèce cette URL :<br /> http://www.uniondesfamilles.org/peres_divorces.htm<br /> et de préciser que l'Union des Familles en Europe (UFE) est la quasi seule association familiale "classique" qui,<br /> après Famille de France, s'intéresse par humanisme à la paternité et à la maternité post-divorce ainsi qu'au bien-être des enfants du divorce, sur des bases rationalistes et non pas spiritualistes<br /> non plus qu'idéologiques.
Répondre